Des amis d’enfance. Une amitié cristallisée par l’amour du cinéma et une enfance passée, tels des enfants de la lune, à l’ombre du soleil dans les salles obscures. Ce sont quelques années après le baccalauréat, tandis que l’un suit des cours de biologie et l’autre, toujours la caméra au cœur, finit un B.T.S. audiovisuel, que ces deux malades de cinéma se retrouvent.

Par pur divertissement, ils entreprennent l’écriture d’un scénario de long métrage (Le Bleu), exercice clairement audacieux du point de vue concret mais capital pour la suite. En effet, il n’en fallait pas plus à ces deux jeunes bleus du cinéma pour raviver leur flamme et libérer la passion du cinéma de sa chambre noire. Ils se mettent alors à la conception de courts métrages.

L’optique est de se former, d’acquérir des compétences aussi bien techniques (caméra, lumière) qu’artistique (maitrise du cadre, de l’image, de la photographie) que de mise en scène (écriture, direction d’acteurs). L’objectif est désormais piqué et beaucoup moins flou. D’abord avec un téléphone, ils se mettent en scène et racontent à leur manière le quotidien, pas toujours évident, d’un étudiant (T’en veux encore ?).

Les idées fusent à la vitesse de la lumière et ils acquièrent un appareil pour leurs réalisations, ils en veulent encore. Toujours avec les moyens du bord, ils enchaînent les créations, entre romance dans un lavomatique (L’amour’omatique), drame sordide en bord de mer (Rue du calvaire), comédie burlesque pied au plancher (Un éléphant ça trompe énormément) ou même film d’horreur dans une salle de bain (La baignoire), ils touchent à tout. Le trait s’affine et le récit d’apprentissage prend forme.

C’est l’inlassable envie d’écrire, de tourner, de réaliser, de raconter et en somme de s’exprimer qui pousse nos deux protagonistes à fonder l’Atelier du Petit Pavé, une association de création cinématographique. Grâce à elle, ils pourront crédibiliser leurs projets mais aussi permettre à d’autres de partager leurs ambitions. « Tout seul on va plus vite, ensemble, on va plus loin ». Je suis infime. Nous sommes infinis, court métrage présenté au Nikon festival 2020 ainsi que « La Débandade » pour Cdiscount festival 2019 sont leurs premiers pas dans les concours cinématographiques. Et puis un clip, All I Want sélectionné au Prisma Roma festival glane le prix du mois de mai 2020.

C’est là que tout commence, Etienne et Charles, « des gens comme les autres » persuadés que « mine de rien » « la vie est belle » mais qu’il ne suffit pas seulement de la « vivre » en « quatrième vitesse ». Qu’il faut la vivre avec « la fièvre dans le sang », habité par une « passion » qui vous fait dire : il n’y a pas « l’ombre d’un doute » « je sais où je vais ». Que le désir de faire leur cinéma, « le plus sauvage d’entre tous », ne leur offrira peut-être pas « les sentiers de la gloire » mais qu’il restera infatigable « tant qu’il y aura des hommes » avec qui le partager.